Mes séances ciné du début d'année!
Commençons ce billet cinéma en revenant sur la soirée des Césars 2016 qui a eu lieu vendredi dernier. Une fois n'est pas coutume, je l'ai suivie à la télé, et je ne me suis pas ennuyée grâce au talent et à l'énergie de la maîtresse de cérémonie, Florence Foresti. Voici l'une de mes séquences préférées :
Je retiendrai surtout de cette soirée :
- l'émotion de Rod Paradot, élu meilleur espoir masculin grâce à sa prestation dans le très réussi La tête haute
- les 4 Césars ô combien mérités de Mustang : meilleur premier film, meilleur scénario original, meilleur montage et meilleure musique de film
- et une grosse surprise pour le meilleur film avec le couronnement de Fatima, qui personnellement ne m'avait pas enthousiasmée plus que ça
Passons maintenant aux films vus ces dernières semaines...
Mustang, de Deniz Ganze Ergüven (sorti le 17/06//15)
L'histoire: c'est le début de l'été.Dans un village reculé de Turquie, Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant avec des garçons et déclenchent un scandale aux conséquences inattendues.La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger.Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées.
Mon avis: Mustang est le film que j'ai préféré en 2015, même si je n'en avais pas parlé ici. Au lendemain des Césars, j'ai eu envie de le revoir en VOD et il m'a une nouvelle fois bouleversée. Les cinq soeurs sont magnifiques, le scénario est bien ficelé et le personnage de Lale me touche énormément. Même s'il n'a pas été récompensé, je suis très heureuse que ce film aie été choisi pour représenter la France aux Oscars. Un énorme coup de coeur!
Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent (sorti le 02/12/15)
L'histoire: et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l'éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…
Mon avis: je pensais voir ce film plus tard sur petit écran mais après qu'il aie décroché le César du meilleur documentaire, je suis finalement allée le découvrir en salle... Ce que j'ai apprécié dans Demain, c'est qu'au-delà du constat catastrophique il montre des solutions, des initiatives qui existent déjà aux quatre coins du monde et qu'il "suffirait" de généraliser pour ne pas aller dans le mur. Chacun peut (et doit) agir à sa propre échelle, et ce documentaire inspirant peut nous y aider. Comme le dit Mélanie Laurent, "Mises bout à bout, les initiatives comme la permaculture, les monnaies locales, les énergies renouvelables, dessinent un monde possible. Ce qui peut paraître démotivant, c’est qu’il ne s’agit que d’initiatives isolées, mais en même temps elles ne demandent qu’à être réunies ! Il y a déjà un monde qui tient la route, qui existe, où tout est possible...". Bref, à voir absolument!
Les innocentes, d'Anne Fontaine (sorti le 10/02/16)
L'histoire: Pologne, décembre 1945. Mathilde Beaulieu, une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement, est appelée au secours par une religieuse polonaise. D’abord réticente, Mathilde accepte de la suivre dans son couvent où trente Bénédictines vivent coupées du monde. Elle découvre que plusieurs d’entre elles, tombées enceintes dans des circonstances dramatiques, sont sur le point d’accoucher. Peu à peu, se nouent entre Mathilde, athée et rationaliste, et les religieuses, attachées aux règles de leur vocation, des relations complexes que le danger va aiguiser... C’est pourtant ensemble qu’elles retrouveront le chemin de la vie.
Mon avis: mes "retrouvailles" avec Lou de Lâage, jeune actrice prometteuse découverte dans Jappeloup puis dans Respire, ont été mitigées. L'histoire (vraie) est très forte, les acteurs convaincants (je n'oublie pas Vincent Macaigne, d'où le masculin) , mais je me suis ennuyée... La faute sans doute à une réalisation trop lisse et à des scènes trop répétitives.
L'homme qui répare les femmes, de Thierry Michel (sorti le 17/02/16)
L'histoire: Prix Sakharov 2014, le Docteur Mukwege est internationalement connu comme l’homme qui répare ces milliers de femmes violées durant 20 ans de conflits à l’Est de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol extrêmement riche. Sa lutte incessante pour mettre fin à ces atrocités et dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables, dérange. Fin 2012, le Docteur est l’objet d'une nouvelle tentative d’assassinat, à laquelle il échappe miraculeusement. Menacé de mort, ce médecin au destin exceptionnel vit dorénavant cloîtré dans son hôpital de Bukavu, sous la protection des Casques bleus des Nations unies. Mais il n’est plus seul à lutter. A ses côtés, ces femmes auxquelles il a rendu leur intégrité physique et leur dignité, devenues grâce à lui de véritables activistes de la paix, assoiffées de justice.
Mon avis: il est certain que je serais passée à côté de ce film si on ne m'avait pas proposé d'assister à une avant-première en présence du Dr Mukwege à l'automne dernier. J'avoue que je ne connaissais pas cet homme formidable, dont le nom a été cité pour le Prix Nobel de la Paix 2013, avant de voir ce documentaire si nécessaire... Mais je ne l'oublierai pas de sitôt! Son combat pour "réparer" les femmes de son pays force l'admiration... On se dit qu'à sa place, on aurait depuis longtemps baissé les bras. En plus de ses activités de médecin, il parcourt le monde sans relâche afin de sensibiliser les "puissants" et essayer de les faire bouger. Mais comme il y a des intérêts économiques dans l'histoire, on ne voit pas bien comment les problèmes pourraient se résoudre. Un conseil : si vous avez la chance de pouvoir assister à une projection près de chez vous, foncez au cinéma!
Tempête, de Samuel Collardey (sorti le 24/02/16)
L'histoire: à 36 ans, Dom est marin pêcheur en haute mer et ne rentre que quelques jours par mois à terre. En dépit de ses longues absences, il a la garde de ses deux enfants. Dom fait tout pour être un père à la hauteur. Il rêve même d’avoir sa propre affaire, un petit bateau de pêche à la journée qu’il exploiterait avec son fils. Assez grands pour s’assumer, Mailys et Mattéo n’en sont pas moins deux adolescents qui font leurs propres expériences. L’une d’elles, malheureuse, va forcer Dom à faire un choix entre son métier au grand large et sa vie de famille.
Mon avis: le réalisateur filme une vraie famille pour montrer le combat ordinaire d'un homme qui est resté un grand gamin. Ce qui a permis à Dominique Leborne, marin-pêcheur des Sables d'Olonne en Vendée, de recevoir le prix d'interprétation à la Mostra de Venise! Mais si j'ai passé un bon moment devant Tempête, je me souviendrai sans doute plus longtemps de la dégustation d'huîtres et de vin blanc qui a suivi la projection que du film en lui-même! Une très bonne idée de la part du cinéma.
The revenant, d'Alejandro Gonzalez Inarritu (sorti le 24/02/16)
L'histoire: dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.
Mon avis: pour être honnête, je ne sais pas si j'aurais été voir The revenant si Leonardo di Caprio ne jouait pas dedans... La violence du film m'aurait sans doute fait reculer. Mais outre le plaisir de retrouver l'acteur tout juste auréolé de son premier Oscar, certes moins sexy que d'habitude mais comme toujours très habité par son personnage, j'ai été agréablement surprise par les plans de toute beauté qui mettent les yeux au repos entre deux scènes gores ou barbares... Le héros renait de ses cendres tellement de fois que c'en est invraisemblable, mais on s'y attend en allant voir un film américain de ce type. Le scénario est assez simple, mais ça ne m'a pas dérangée. On le dit partout et force est de le constater, The Revenant est une prouesse technique : la scène avec l'ours est particulièrement bluffante! Ce ne sont pas les prouesses techniques que je recherche au cinéma, mais malgré quelques longueurs (le film fait 2h36) je ne me suis pas ennuyée et je crois que j'ai juste pris ce qui était bon à prendre. Pour conclure, je ne crie pas au génie mais j'ai passé une soirée divertissante.
Les Ogres, de Léa Fehner (sortie le 16/03/16)
L'histoire: ils vont de ville en ville, un chapiteau sur le dos, leur spectacle en bandoulière. Dans nos vies ils apportent le rêve et le désordre. Ce sont des ogres, des géants, ils en ont mangé du théâtre et des kilomètres. Mais l’arrivée imminente d’un bébé et le retour d’une ancienne amante vont raviver des blessures que l’on croyait oubliées. Alors que la fête commence !
Mon avis: après le maîtrisé Qu’un seul tienne et les autres suivront sur l'univers carcéral, la jeune Léa Fehner confirme son talent avec Les Ogres, inspiré de l'histoire de ses parents acteurs de théâtre itinérant... à Toulouse! Il y a quelques semaines, le film a reçu le très convoité Big Screen Award (Prix du public) au Festival International du Film de Rotterdam. Je l'ai vu en avant-première au mois de janvier et j'ai beaucoup aimé ce film "de bande" dans lequel souffle un vent de liberté. Une vraie bouffée d'air frais!
Médecin de campagne, de Thomas Lilti (sortie le 23/03/16)
L'histoire: tous les habitants, dans ce coin de campagne, peuvent compter sur Jean-Pierre, le médecin qui les ausculte, les soigne et les rassure jour et nuit, 7 jours sur 7. Malade à son tour, Jean-Pierre voit débarquer Nathalie, médecin depuis peu, venue de l’hôpital pour le seconder. Mais parviendra-t-elle à s’adapter à cette nouvelle vie et à remplacer celui qui se croyait… irremplaçable ?
Mon avis: j'avais beaucoup apprécié Hippocrate, le second long-métrage de Thomas Lilti sorti en septembre 2014, c'est donc assez confiante que j'ai assisté à l'avant-première de Médecin de campagne. Après avoir raconté le parcours d'un interne en milieu hospitalier, le réalisateur rend ici hommage aux médecins de campagne qui sont comme on le sait en voie d'extinction, abordant le problème des déserts médicaux. Marianne Denicourt et François Cluzet (impeccable comme toujours) donnent la réplique à des villageois filmés de manière très juste, même si l'ensemble reste un peu trop "plan-plan" pour marquer durablement.
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Et vous, quels sont les films qui vous ont plu récemment?