'Réparer les vivants', de Katell Quillévéré
Drame français de 1h43min réalisé par Katell Quillévéré avec Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval, Bouli Lanners, Kool Shen, Monia Chokri, Alice Taglioni, Karim Leklou... Sortie le 1er novembre 2016.
Synopsis: Tout commence au petit jour dans une mer déchaînée avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, c'est l'accident. Désormais suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n'est plus qu'un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie... (source allocine.fr).
Voici la bande-annonce :
Le saviez-vous?
- Dans le roman, le personnage de la receveuse est moins développé que dans le film. On y sait juste que cette femme a deux fils et qu'il est question d’un ancien amant qui lui rend visite. Katell Quillévéré a fait le choix, dans le long métrage, d'être davantage du côté de la receveuse pour rendre cette histoire plus supportable. "Avec Gilles nous étions convaincus qu’il fallait qu’elle ait un trajet sentimental qui la renvoie à son envie de vivre, quasiment de renaître avec ce nouveau cœur. Et aussi à l’histoire d’amour naissante de Simon. Quelque chose se transmet aussi à cet endroit. C’est le cœur d’un amoureux qu’elle reçoit."
Katell Quillévéré et le scénariste Gilles Taurand ont passé beaucoup de temps à l’hôpital et rencontré énormément de professionnels. Ils ont aussi assisté à une greffe du cœur en compagnie des acteurs qui allaient jouer un rôle en chirurgie et du directeur de la photographie Tom Harari. "J’ai besoin de me nourrir du réel pour éventuellement ensuite m’en écarter. Les scènes de bloc opératoires sont extrêmement véridiques sur les gestes, la chronologie des opérations. C’était essentiel, sur un plan de pure véracité, que le film soit irréprochable sur le corps médical qu’il représente. La beauté et les défis de ces métiers sont fascinants et j’avais à cœur de les transmettre", avance Quillévéré.
Avec ce film, Katell Quillévéré voulait aussi raconter l’ampleur des moyens mis en œuvre par toute une communauté pour sauver une seule vie. "L’idée qu’une communauté mette tout en œuvre pour qu’une vie se prolonge est très belle et je voulais montrer comment cela s’organise: affréter un avion, prévoir des taxis, des flics, des chirurgiens de pointe". La cinéaste a ainsi cherché à donner forme à un film humaniste qui redonne la sensation d'appartenir à un tout.
Source: allocine.fr
Mon avis:
J'avais adoré le roman de Maylis de Kérangal dont le film est l'adaptation, j'avais beaucoup aimé le précédent film de la réalisatrice (Suzanne), le casting était plutôt séduisant sur le papier... Bref, j'attendais beaucoup de ce film, ce qui n'est jamais bon.
En fait j'ai trouvé Réparer les vivants assez inégal. Je n'ai pas aimé la première partie, entre l'accident de Simon et le moment où ses parents annoncent leur décision au médecin réanimateur. Le film ne montre pas du tout le processus qui amène les parents à opter pour le don d'organes, ce qui me semble être un sujet majeur et qui était d'ailleurs très bien décrit dans le livre. De plus les acteurs de cette première partie ne m'ont pas convaincue, ce qui m'a beaucoup gênée, que ce soit les jeunes (à part Galatéa Bellugi, découverte dans Keeper et toujours juste) ou les parents de Simon interprétés par Emmanuelle Seigner et Kool Shen. A leur décharge, ces rôles ne devaient pas être faciles à jouer car les personnages sont très peu fouillés, mais c'est dommage.
Heureusement la suite est plus maîtrisée. Le voyage de ce coeur encore vivant qui va être transplanté sur une femme d'une cinquantaine d'années est bien rendu et aussi bien chorégraphié que dans le roman. La greffe est le point d'orgue du film comme du livre, on ne peut pas rester insensible devant cet acte magique qui se déroule sous nos yeux! Les personnages présents dans cette seconde partie sont aussi beaucoup plus incarnés. Mention spéciale à Dominique Blanc en chirurgien bienveillant ainsi qu'à l'émouvante Anne Dorval, qui a totalement perdu son accent canadien et que l'on retrouve à mille lieues de son rôle dans Mommy!
Après la projection, Katell Quillévéré a expliqué qu'elle avait voulu accorder plus d'importance, et donc de place, au receveur et à son entourage qu'au donneur et à ses proches pour ne pas plomber le spectateur. Un choix que je comprends, mais que je ne parviens pas à approuver tout à fait... La réalisatrice a également déclaré avoir interrompu l'écriture d'un scénario original après avoir lu le roman de Maylis de Kérangal afin d'écrire le scénario de Réparer les vivants. Je ne sais pas si le film a été monté dans l'urgence, mais j'ai trouvé certaines scènes trop appuyées et quelques plans un peu trop longs... Je pense qu'il y avait matière à faire encore mieux, même si le film mérite d'être vu.
Car au-delà de ma déception, somme toute relative, le sujet du film est tellement fort que je peux que vous le conseiller. Et qui sait, à l'image de toutes les bonnes critiques que j'ai pu lire ou entendre, vous serez peut-être beaucoup plus emballés que moi?