"Le Majordome", le film qui a fait pleurer Obama...
Alors que les Etats-Unis viennent de célébrer le 50e anniversaire du célèbre discours "I have a dream" de Martin Luther King, "Le Majordome" remet le thème de la discrimination raciale sur le devant de la scène en retraçant 50 ans d'histoire américaine à l'époque de l'accession à l'égalité entre Blancs et Noirs.
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Drame américain de 2h12min (2013) réalisé par Lee Daniels avec Forest Whitaker, Oprah Winfrey, Lenny Kravitz... Sorti le 11 septembre 2013.
Synopsis: Le jeune Cecil Gaines, en quête d'un avenir meilleur, fuit, en 1926, le Sud des États-Unis, en proie à la tyrannie ségrégationniste. Tout en devenant un homme, il acquiert les compétences inestimables qui lui permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome de la Maison-Blanche. C'est là que Cecil devient, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale.
À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable grâce au poste de Cecil. Pourtant, son engagement suscite des tensions dans son couple : Gloria s'éloigne de lui et les disputes avec l'un de ses fils, particulièrement anticonformiste, sont incessantes.
À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l'intérieur, mais aussi en père de famille… (source allocine.fr).
Voici la bande-annonce:
Le saviez-vous?
C'est à partir d'entretiens réalisés par le journaliste Will Haygood du Washington Post que le scénariste Danny Strong a écrit l'histoire du Majordome. A l'approche de l'élection de Barack Obama à la présidence, Haygood avait recherché un Afro-Américain ayant travaillé à la Maison Blanche pour témoigner de la période des mouvements du droit civique aux Etats-Unis. Il est tombé sur Eugene Allen, majordome de huit présidents entre les années 50 et 80, qui a servi de base au personnage de Cecil Gaines interprété par Forest Whitaker.
Depuis 1998, Oprah Winfrey n’a pas joué au cinéma un autre rôle que le sien. Elle partageait alors l’affiche du film d’horreur de Jonathan Demme, Beloved, avec Danny Glover. Elle change cette fois de registre avec Le Majordome dans lequel elle interprète Gloria Gaines, l’épouse de Forest Whitaker. La productrice milliardaire a débuté sa carrière d’actrice en 1985 dans La Couleur pourpre de Steven Spielberg, un rôle qui lui a valu une nomination aux Oscars.
Grand défenseur de la cause inhérente à la communauté afro-américaine à travers ses films, le réalisateur Lee Daniels a particulièrement tenu à faire partie du projet, poussé par son ancienne productrice de Precious (2009), Laura Ziskin. Il explique: "Ce film permet de réfléchir à ce que la communauté noire a vécu, au cours des 50 dernières années, afin que des gens comme moi puissent obtenir le droit de vote. Cela transcende la division entre Noirs et Blancs, et j'y tenais, car au-delà du mouvement des droits civiques, le film parle des rapports entre un père et son fils. Le Majordome transcende le conflit entre communautés et dépasse même la seule histoire américaine : c'est un récit universel."
- Selon le réalisateur Lee Daniels, Forest Whitaker est un acteur très accommodant et ce bien que le comédien ait été oscarisé pour Le Dernier roi d'Ecosse (2006). Daniels se justifie, "Je ne connais pas beaucoup d'acteurs oscarisés qui sont prêts à venir passer une audition. En outre, il faisait exactement ce que je lui demandais. (...) La plupart des acteurs ne se rendent pas compte qu'ils doivent se "soumettre" au réalisateur, et c'est un don très rare."
Source: allocine.fr
Mon avis:
Ayant lu du bon et du moins bon sur ce long-métrage de Lee Daniels - dont je n'ai vu ni Precious ni Paperboy - j'ai mis quelques semaines à me décider à aller voir Le Majordome, mais je me suis finalement laissée convaincre par ma soeur dont l'enthousiasme a été communicatif.
Sur la forme, le film est conforme à ce à quoi je m'attendais: long, un peu plat, et j'ai trouvé dommage que les différents présidents soient à peine esquissés et toujours représentés de manière positive puisque vus dans l'intimité.
En revanche, j'ai bien aimé l'opposition entre les façons qu'ont respectivement le père et le fils de mener finalement le même combat contre les discriminations: en agissant de l'intérieur, de façon tactique, pour le premier, et frontalement pour le second. Les deux hommes, en conflit permanent, nous font ainsi réfléchir sur la question de l'engagement.
Ce film montre qu’il existe différentes manières de mener un combat pour la justice sociale. Mon fils est très actif dans ce mouvement, il se bat pour les droits sociaux. Mon personnage, Cecil, décide que ce n’est pas ce que lui doit faire, ce n’est pas le chemin qu’il doit prendre à ce moment-là de sa vie. Martin Luther King appelerait ça “la gradualité”. Et je décide de prendre une autre position que celle de mon fils.
Cette grande fresque humaniste nous montre un homme aux prises avec l'Histoire et celle de sa famille, mais toute l'émotion ressentie par le spectateur est concentrée dans la relation père-fils, ce qui est dommage. Malgré son casting prestigieux et le fait qu'il soit considéré comme le candidat le plus sérieux pour les prochains Oscars, Le Majordome ne m'a donc pas marquée outre mesure.
Cela dit, je suis contente de l'avoir vu car ce film a le mérite de nous rappeler certaines choses (par exemple que des Blancs sont morts dans les rues aux côtés des Noirs dont ils défendaient les droits) et nous permet de mesurer le chemin parcouru jusqu'à l'élection de Barack Obama. Ce dernier a d'ailleurs déclaré avoir été "ému aux larmes" par le film de Lee Daniels...
Et vous, avez-vous vu "Le Majordome"?