"Les lisières", d'Olivier Adam
"Les lisières", le 10e roman d'Olivier Adam paru en poche en mai dernier, est un livre courageux dans lequel on a l'impression que l'auteur se met à nu. Il m'a beaucoup plu!
Présentation de l'ouvrage:
Entre son ex-femme dont il est toujours amoureux, ses enfants qui lui manquent, son frère qui le somme de partir s'occuper de ses parents « pour une fois », son père ouvrier qui s'apprête à voter FN et le tsunami qui ravage un Japon où il a vécu les meilleurs moments de sa vie, tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence. De retour dans la banlieue de son enfance, il va se confronter au monde qui l'a fondé et qu'il a fui. En quelques semaines et autant de rencontres, c'est à un véritable état des lieux personnel, social et culturel qu'il se livre, porté par l'espoir de trouver, enfin, sa place. Dans ce roman ample et percutant, Olivier Adam embrasse dans un même souffle le destin d'un homme et le portrait d'une certaine France, à la périphérie d'elle-même.
L'auteur:
Olivier Adam est né en 1974. Après avoir grandi en banlieue et vécu à Paris, il s'est installé à Saint-Malo. Il a publié Je vais bien, ne t'en fais pas (Le Dilettante, 2000) et, aux éditions de L'Olivier, Passer l'hiver (Goncourt de la nouvelle 2004), Falaises, A l'abri de rien (prix France Télévisions 2007 et prix Jean-Amila-Meckert 2008), Des Vents contraires (Prix RTL/Lire 2009) et plus récemment Le Coeur régulier.
Source: amazon.fr
Mon avis:
Vague à l'âme. Tristesse. Mélancolie. Justesse. Espoir, malgré tout. Nature. Paysages. Fuite. Passé. Faiblesses... Voilà les mots qui me viennent pour évoquer Les Lisières.
De sa plume sensible, Olivier Adam a écrit un roman où il ne ménage personne, même pas lui (ni le milieu modeste dont il est issu, ni les journalistes parisiens et le milieu de l'édition dans lequel il évolue plus ou moins aujourd'hui), et où on devine une part autobiographique très importante. A travers Paul, son "double", il cherche à expliquer pourquoi il ne se sent chez lui nulle part (ou partout), sa difficulté à se lier aux autres, y compris à sa propre famille. Et il raconte avec beaucoup de justesse le désarroi de la France d'aujourd'hui.
Comme dans tous les livres de l'auteur, son regard est triste et désabusé, mais tellement touchant! Personnellement je ne me lasse pas de son écriture fluide qui touche en plein coeur. J'ai tourné les pages frénétiquement pour suivre l'itinéraire de ce héros perdu auquel je me suis vite attachée, et j'ai refermé ce roman avec l'envie qu'il continue encore et encore, même après plus de 500 pages.
Une nouvelle fois, Olivier Adam fait mouche. Je vous recommande vivement cette lecture!
Je ne supporte pas de me sentir attaché, Par le passé. Par les liens familiaux. Par le travail. Par quoi que ce soit. C'est précisément pour ça que je me suis barré dans un lieu où je ne connaissais personne. Pour n'appartenir à rien. Ni à ma famille, ni à la banlieue, ni à ma classe sociale, si j'en ai une, ni à Saint-Germain-des-Prés. C'est précisément pour ça que j'écris.
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Et vous, que pensez-vous des romans d'Olivier Adam?
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