"Pas son genre"... mais tout à fait le mien!
Un prof de philo avec une coiffeuse, vous croyez que ça peut marcher? Lucas Belvaux met en scène sa réponse à cette question avec deux comédiens très inspirés: la pétillante Emilie Dequenne et le sociétaire de la Comédie Française Loïc Corbery. Un film à ne pas manquer!
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Comédie romantique française de 1h51min (2013) réalisée par Lucas Belvaux avec Emilie Dequenne, Loïc Corbery, Sandra Nkake... Sortie le 30 avril 2014.
Synopsis: Clément, jeune professeur de philosophie parisien est affecté à Arras pour un an. Loin de Paris et ses lumières, Clément ne sait pas à quoi occuper son temps libre. C'est alors qu'il rencontre Jennifer, jolie coiffeuse, qui devient sa maîtresse. Si la vie de Clément est régie par Kant ou Proust, celle de Jennifer est rythmée par la lecture de romans populaires, de magazines « people » et de soirées karaoké avec ses copines. Cœurs et corps sont libres pour vivre le plus beau des amours, mais cela suffira-t-il à renverser les barrières culturelles et sociales ? (source allocine.fr).
Voici la bande-annonce:
Le saviez-vous?
Pas son genre est une adaptation du roman éponyme de l’écrivain français Philippe Vilain, publié en 2011 chez Grasset. Lucas Belvaux a eu vent de ce livre en écoutant la chronique de la militante féministe et femme politique Clémentine Autain à la radio. Quelques heures après, le réalisateur avait le livre en main.
L'actrice belge Emilie Dequenne, qui joue Jennifer, une coiffeuse d'Arras, a changé de couleur de cheveux pour les besoins de son personnage. En effet, le réalisateur Lucas Belvaux l'a fait teindre en blonde après avoir vu une photo d'elle au Festival de Cannes. Avec ces cheveux blonds, l'actrice ressemble davantage à "l'image fabriquée" que constitue son personnage de fausse blonde naïve et prête à tout pour plaire : "Pour Jennifer, "les hommes préfèrent les blondes", forcément. Et puis ça illumine son visage. Ça fait partie de sa volonté d'être toujours "au top", de son refus absolu de se laisser aller, d'abandonner, de renoncer."
C'est la première fois que l'actrice belge Emilie Dequenne joue un personnage aussi proche d'elle : "C’est une fille optimiste, une fille qui va de l’avant, une fille moderne, indépendante. En un mot : vivante ! Enfin une fille sans problème !" Son rôle d'une coiffeuse d'Arras pleine de candeur est l'opposé du personnage de Muriel qu'elle incarnait dans A perdre la raison de Joachim Lafosse : "Autant l’une était sombre, perdue dans la noirceur, autant Jennifer est une incarnation de la clarté."
Source: allocine.fr
Mon avis:
Est-ce qu'une histoire d'amour entre une coiffeuse et un prof de philo peut marcher? Est-ce qu'un intello parisien peut avoir envie de vivre avec une simple mère célibataire d'Arras? Le pitch m'a tout de suite interpellée et, même si le film part de clichés, comme le dit Lucas Belvaux: "C'est pour mieux s'en éloigner".
Les états d'âme de Jennifer sont montrés de manière très ingénieuse par une succession de scènes de karaoké, merveilleusement interprétées par la belle Emilie Dequenne, que j'avais déjà adorée dans A perdre la raison. L'actrice belge tient ici un rôle opposé, en jeune femme solaire et entière qui croit avoir trouvé le prince charmant.
Mais vous vous en doutez bien, le prince ne s'avère pas si charmant que cela puisque Clément, maladroit même s'il y met du sien, semble incapable de s'engager... D'autres questions sont alors abordées: comment reconnaît-on l'âme soeur, et s'en remet-on si on "passe à côté"?
Je ne vous dévoilerai pas la fin du film, sachez simplement qu'elle a déstabilisé de nombreux spectateurs lors de l'avant-première à laquelle j'ai assisté. "Mais pourquoi cette fin??" a d'ailleurs été la première question qui a été posée à Lucas Belvaux, ce à quoi il a répondu qu'il avait tout simplement repris la fin du livre dont Pas son genre est l'adaptation.
Justement il a été intéressant de voir ce que le réalisateur avait changé par rapport au roman de Philippe Vilain (que je n'ai pas lu): il a notamment rendu Jennifer plus présente alors que le livre était écrit du point de vue de Clément et a introduit les scènes de karaoké (une excellente idée).
La bande-annonce est trompeuse car on est loin d'une comédie, mais Pas son genre est un film qui pose des questions intéressantes et que j'ai trouvé très réussi! Un conseil pour terminer: allez-y de préférence accompagnés car c'est un film duquel on a envie de parler une fois la séance terminée...
Pour écouter ou réécouter Emilie Dequenne parler du film sur France Inter: "On aura tout vu" du samedi 26 avril.
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Et vous, est-ce que "Pas son genre" est votre genre de film?