Concert de Détroit: mes retrouvailles avec Bertrand Cantat
Environ 15 ans après avoir vu Noir Désir sur la scène du Zénith de Lille, j'ai assisté mardi au concert de Détroit au Bikini de Ramonville. Deux soirées bien différentes, mais tout aussi chargées en émotion...
Voir Détroit, et donc Bertrand Cantat, dans une petite salle comme le Bikini était inespéré. La plupart des dates de la tournée ayant rapidement affiché complet, mardi soir je me suis sentie vraiment privilégiée!
Lorsque le chanteur est arrivé sur scène, je me suis d'abord dit qu'il n'avait pas changé. Tee-shirt noir, boucle d'oreille, cheveux ébouriffés... Guitare en bandoulière, il a commencé à chanter.
Des morceaux de l'album Horizons bien sûr, mais aussi énormément de titres de Noir Désir. Bizarrement je ne m'y attendais pas du tout... Que d'émotions lorsque le chanteur a repris "Des visages, des figures", "Le vent nous portera" "A ton étoile", "Lazy", "Fin de siècle" ou encore "Tostaky"! Des titres que je pensais ne plus jamais réentendre en concert et qui m'ont ramenée bien des années auparavant...
Le concert a débuté tout en retenue. Les uns et les autres se jaugeaient un peu, forcément. Et puis après quelques titres assez calmes signés Détroit, il y a eu ce morceau avec de l'harmonica qui a marqué pour moi le tournant de la soirée, car c'est à partir de ce moment-là que Cantat et le public se sont progressivement libérés.
Alors certes, il n'est peut-être plus aussi "désinvolte" qu'il veut bien le chanter, mais à 50 ans il semble heureux comme un gamin de remonter sur scène! J'ai assisté à l'un des premiers concerts de la tournée et le plaisir (réciproque) que Cantat prenait à retrouver son public (ou au moins une partie) était aussi évident que rafraichissant. En témoignent entre autres les deux rappels et les serrages des mains du premier rang!
Dans le paysage rock français, l'ex-leader de Noir Désir n'a pas d'équivalent. Alors j'ai savouré comme il se doit ce concert-retrouvailles à la fois sobre, intense et émouvant. Sa voix éraillée, si singulière, m'avait manqué. Et ce n'est pas faire offense à Pascal Humbert et aux musiciens qui les accompagnent sur scène que de dire que ce soir-là, comme tout le monde, je n'avais d'yeux (et d'oreilles!) que pour Bertrand Cantat.
L’artiste Cantat n’est pas dangereux. L’homme oui, sans doute, par négligence, névrose, narcissisme, impuissance, dépression, agressivité mal gérée. Mais une chanson de Cantat ne tuera jamais aucune femme. S’il y a quelque chose à sauver de Cantat, c’est le chanteur.